Açai: la recherche s’y intéresse

Dans la recherche des nouveaux médicaments pour combattre la COVID-19, des chercheurs canadiens se tournent actuellement vers la baie d’açai.

Une équipe de l’université de Toronto a entamé des essais cliniques visant à déterminer si une intervention précoce de l’extrait de baie de palmier d’açaï peut aider à prévenir les complications graves causées par l’inflammation chez les patients atteints de COVID-19 grâce aux avantages anti-inflammatoires proposés. Parmi eux, le Dr Michael Farkouh, chercheur principal et directeur du Centre d’excellence Peter Munk et Le Dr Ana Andreazza, professeur agrégé de pharmacologie et de psychiatrie à l’université de Toronto.

Alors que la pandémie se poursuit, il est prouvé que la maladie causée par le nouveau coronavirus peut déclencher une réponse inflammatoire aiguë, entraînant de graves complications, notamment une inflammation du cœur et des poumons.

Or les baies d’açaï, qui sont déjà connues pour leur effet sur la perte de poids et la lutte contre le vieillissement, ont également montré une certaine capacité à réduire la réponse inflammatoire du corps dans les premières études médicales

Le Dr Ana Andreazza, a déjà étudié l’effet de l’extrait de baie d’açaï comme thérapie anti-inflammatoire possible pour les troubles mentaux. Ses études ont montré que l’extrait diminue spécifiquement l’inflammation médiée par le NLRP3, un capteur inflammatoire qui déclenche la réaction du corps pour combattre le stress et les infections. Le coronavirus étant devenu une pandémie mondiale, Mme Andreazza a été surprise de constater que le NLRP3 apparaît également dans les cas graves de COVID. C’est alors qu’elle a approché les responsables de l’université avec cette idée et s’est associée à Farkouh pour cette étude.

L’essai porte sur quelque 580 patients qui ont été testés positifs au COVID-19 et qui s’isolent chez eux. Certains des patients recevront des pilules d’açaï, tandis que d’autres recevront une pilule placebo. Les patients prendront une capsule toutes les huit heures, soit 520 mg par jour, et fourniront une évaluation de leurs symptômes aux chercheurs tous les 15 jours. On espère que le traitement permettra d’éviter l’hospitalisation ou la nécessité d’un ventilateur, ce qui réduira le risque de décès. La moitié des patients participant à l’essai se trouvent à Toronto, le reste se trouve à Sao Paolo, au Brésil – un pays qui a documenté plus de 3 760 000 cas de virus depuis le début de la pandémie et où les traitements coûteux ne sont pas une option.

Bien qu’il s’agisse d’une hypothèse, les chercheurs affirment que si l’extrait s’avère bénéfique, il pourrait contribuer à la lutte contre la maladie dans le monde entier.

“Si nous pouvons prévenir l’hospitalisation des patients et la détérioration des patients au début de l’infection par COVID-19, alors il pourrait avoir un effet immense”, a déclaré M. Farkouh.

“C’est une stratégie préventive qui, selon nous, aura un impact mondial”.

Pourtant, contrairement à de nombreux médicaments et vaccins en cours de développement, les chercheurs affirment que ce traitement potentiel n’a pas de conditions

“Il n’y a pas de véritable incitation financière, il n’y a pas de société derrière”, a expliqué M. Farkouh.

“Il n’y a pas d’organisme gouvernemental important derrière ce projet. C’est donc un travail d’amour pour ceux d’entre nous qui sont dans la santé publique et dans la prévention”.

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